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Immobilier : les grandes villes face à une baisse des prix

15 novembre 2022

Pour la troisième fois seulement en quatre ans, les prix de l’immobilier n’ont pas augmenté en un mois dans les grandes métropoles françaises, Paris exclu. Si certaines villes affichent une légère augmentation, d’autres comme Lyon sont entrées dans le négatif et voient les prix enregistrer une baisse.

Le 1er novembre dernier, le site d’estimation de biens immobiliers en ligne Meilleurs Agents a publié un rapport sur l’évolution des prix immobiliers dans les 11 plus grosses villes de France sur le mois d’octobre 2022. En évoquant un marché immobilier faisant « grise mine », ce rapport nous indique l’observation d’un phénomène rare : une baisse des prix de l’immobilier, aussi bien pour le neuf que pour l’ancien.

Baisse des prix immobiliers : des disparités en fonction des villes

En excluant Paris, seules 4 des 10 métropoles contenant les plus gros marchés immobiliers de France connaissent une hausse de prix. Ainsi, Lille (+1 %), Montpellier (+1%), Marseille (+0,8 %) et Nice (+ 0,3 %) sont les bons élèves du classement avec une augmentation des prix au cours du mois d’octobre dernier. Pour beaucoup d’experts, ces progressions contrastent avec l’environnement global du marché immobilier en France, et sont dues aux prix de ces villes, moins élevés que le reste du top 10.

Effectivement, les bonnes mines affichées par les métropoles précédemment citées peinent à masquer la situation d’autres villes. Lyon (-0,4 %), Nantes (-0,4 %), Rennes (-0,6 %), Toulouse (-0,7 %) Strasbourg (-0,8 %) et Bordeaux (-0,8 %) ont tous connu une baisse de prix durant le mois dernier. Saison parmi les moins dynamiques du marché, l’hiver approche et pourrait maintenir cette tendance descendante.

Comment expliquer la baisse des prix immobiliers ?

Si la hausse prononcée des taux d’intérêt et d’usure depuis le début de cette année 2022 s’affiche forcément comme l’un des principaux facteurs de la baisse des prix de l’immobilier, d’autres causes participent à cette baisse. Le rapport de Meilleurs Agents insiste d’ailleurs sur ce point, en mentionnant que « contrairement aux idées reçues, les prix de l’immobilier dans les 11 plus grandes villes de France n’ont pas attendu la hausse des taux de crédit pour commencer à reculer ».

Les Français s'éloignent des grandes villes

Pas encore confirmé dans les chiffres recensés et pourtant largement mis en avant après le début de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le désamour des Français pour les grandes villes semble avoir eu un impact sur les prix de l’immobilier. Pour enfoncer le clou : la baisse de la demande s’est accompagnée d’une hausse de l’offre avec un stock de biens en vente en constante hausse.

Les délais de vente s'allongent dans les grandes villes

Une semaine. C’est l’augmentation moyenne des délais de vente des biens immobiliers dans les 11 marchés immobiliers de l’Hexagone. Quand il fallait attendre 49 jours pour trouver un acheteur dans une ville comme Lyon au mois d’août dernier, il en fallait désormais 60 en octobre.

	Délai au 1er Nov. 2022 (en jours)	Jours en + depuis Août 2022
Bordeaux	85	+4
Lille	52	+6
Lyon	60	+11
Marseille	64	+3
Montpellier	76	+5
Nantes	61	+7
Nice	85	+4
Paris	69	+9
Rennes	60	+10
Strasbourg	49	+6
Toulouse	66	+3

Même constat à Rennes (de 50 à 60 jours), Nantes (de 54 à 61 jours) ou encore Lille (46 à 52 jours). Ainsi, cette augmentation des délais de vente s’accompagne d’une perte de patience de certains vendeurs, contraints de revoir prix et ambitions à la baisse face à une demande qui peine à arriver.